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Oran 5 juillet 1962, le massacre censuré

 D’abord dédiée exclusivement au dialogue judéo-musulman, ma série « Rencontre » a ensuite traité du monde musulman en général, et de l’Histoire de ces pays en particulier. Parmi eux, l’Algérie, marquée de manière indélébile par le souvenir douloureux de la Guerre d’indépendance.

Je sais qu’une partie de mon auditoire m’a reproché d’être trop complaisant, ou de ne faire passer qu’une mémoire trop « rose » du passé. Reproche aussi injuste que stupide. Parmi mes émissions, celle-ci intitulée « Oran, 5 juillet 1962, le massacre censuré ». J’avais reçu sur mon plateau Gérard Rosenzweig, un Français d'Algérie rapatrié, oranais de naissance et qui a vécu cette journée dramatique du tout début de l'indépendance du pays, où plusieurs centaines de civils Européens de sa ville furent massacrés de manière abominable - il semble qu'il y ait eu environ 700 victimes. C’était en 2013, plusieurs années avant qu’un documentaire sur cet épisode tragique soit diffusé sur une chaine de télévision française.

Jean Corcos

 

Benjamin Stora : Guerre d’Algérie, mémoires plurielles

 C’est une émission très ancienne (2005), mais reprise tout récemment sur ma chaine Youtube. Un sujet devenu intemporel, puisque cette guerre coloniale affreuse et inutile fait partie de « ce passé qui ne passe pas », pour paraphraser le titre d’un livre marquant de l’historien Henri Rousso à propos de Vichy. Mais aussi un sujet qui est revenu sous les feux de l’actualité, avec le « Rapport sur la colonisation et la guerre d’Algérie » écrit par Benjamin Stora, et remis le 20 janvier au président Emmanuel Macron.  

Historien prolifique, spécialiste de ce pays où il est né et qu’il a du fuir enfant avec sa famille, auteur de dizaines d’ouvrages et de documentaires, il fut mon invité à plusieurs reprises ; la seule fois où nous avons évoqué spécifiquement la Guerre d’Algérie et non la communauté juive disparue de ce pays, ce fut pour cette émission à propos d’un de ses livres les plus connus, « La gangrène et l’oubli ». Un livre qui évoquait, justement, la longue amnésie française après ce conflit, les raisons de ce refoulement mais aussi la ré écriture du passé par l’Algérie après l’indépendance.

Jean Corcos